La Fed ralentit le rythme des hausses de taux, se montre moins optimiste – 14/12/2022 à 23:36

Jerome Powell lors de sa conférence de presse à Washington le 14 décembre 2022 (AFP/Nicholas Kamm)

Jerome Powell lors de sa conférence de presse à Washington le 14 décembre 2022 (AFP/Nicholas Kamm)

La deuxième phase de la lutte contre l’inflation a commencé aux États-Unis, où la banque centrale, après avoir relevé ses taux très rapidement depuis le printemps, ralentit désormais la cadence et réduit fortement sa prévision de croissance pour 2023.

La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi son taux directeur d’un demi-point de pourcentage. Il est désormais de l’ordre de 4,25 à 4,50%, a annoncé la Fed dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, précisant que la décision avait été prise à l’unanimité.

C’est le plus haut niveau depuis 2007. Et la Fed a prévenu qu’il n’était pas temps de s’arrêter : de nouvelles hausses “seraient appropriées”, selon l’institution.

Ses responsables les projettent également au-dessus de 5,00 %, alors qu’ils l’ont vu culminer à 4,6 %, lors de la précédente prévision publiée en septembre. Et ils devraient rester élevés pendant un certain temps.

Car la hausse des prix a, bien sûr, montré un “ralentissement bienvenu”, a souligné le président de la Fed Jerome Powell lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre.

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Mais il admet qu'”il faudra beaucoup de preuves pour être convaincu que l’inflation est vraiment sur une tendance à la détente”.

Ce changement marque cependant le début d’une nouvelle phase dans la lutte contre l’inflation, la priorité de la Fed.

Confrontée à une remontée des taux à leur plus haut niveau depuis plus de 40 ans, la Fed a sorti l’artillerie lourde, relevant ses taux de trois quarts de point à quatre reprises, un niveau de croissance auquel elle n’avait aucun soutien. Depuis 1994

Mais il lui faut des mois pour ressentir l’impact de ses décisions. Et maintenant la menace de récession.

La Bourse de New York a terminé dans le rouge mercredi, suite à un ton plus serré que prévu de la Fed.

– déclin lent –

La Fed est légèrement moins optimiste qu’elle ne l’était en septembre sur la trajectoire de l’inflation, et la voit désormais ralentir à seulement 3,1 % en 2023, contre 2,8 % précédemment, selon l’indice PCE qu’elle soutient, et la ramener à 2 % . veut .

Pour 2022, il table sur 5,6 %, contre 5,4 % il y a trois mois.

Évolution de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis depuis 1948 (AFP/)

Évolution de l’indice des prix à la consommation aux États-Unis depuis 1948 (AFP/)

Elle a également fortement revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2023, désormais fixée à 0,5 % contre 1,2 % auparavant. Cependant, il l’a légèrement augmenté pour cette année, à 0,5 %, contre 0,2 % auparavant.

L’organisme n’exclut pas une récession pour l’année prochaine, malgré les risques posés par sa lutte contre l’inflation, qui pourrait ralentir considérablement l’activité économique.

Jerome Powell a déclaré: “Je ne pense pas que quiconque sache s’il y aura une récession aux États-Unis”.

Le taux directeur de la Fed, en mars, était compris entre 0 et 0,25 %, un niveau plancher destiné à soutenir l’économie pendant la crise du Covid en stimulant la consommation.

Elle a également été tirée par le niveau d’épargne particulièrement élevé des Américains, à un moment où de nombreux biens devenaient plus difficiles à obtenir en raison des problèmes d’approvisionnement mondial et des pénuries de main-d’œuvre. En conséquence, les prix ont grimpé en flèche.

– « Pénurie structurelle de main-d’œuvre » –

Si le déclin a commencé, il est lent.

L’inflation a nettement ralenti en novembre, à 7,1 % contre 7,7 % en octobre, selon l’indice IPC.

Quant au taux de chômage, actuellement de 3,7%, la Fed le voit remonter à 4,6% en 2023 et 2024, légèrement supérieur aux 4,4% précédemment prévus, qui “restent très solides”, a encore commenté le président de la Fed.

Le bâtiment de la Fed à Washington le 18 août 2022 (AFP/Mandel NGAN)

Le bâtiment de la Fed à Washington le 18 août 2022 (AFP/Mandel NGAN)

Les employeurs devraient encore avoir du mal à embaucher dans un avenir proche, alors que le pays fait face à une “pénurie structurelle de main-d’œuvre” avec “4 millions de personnes portées disparues” en raison, a-t-il expliqué, de retraites anticipées, d’un million et demi de décès dus au covid, et d’une immigration insuffisante.

Cela oblige les entreprises à augmenter les salaires pour attirer les candidats et retenir le personnel.

“Je ne pense pas que nous soyons dans un cycle prix-salaire”, a déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen aux journalistes la semaine dernière.

La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi, pourrait ralentir le rythme après avoir agi après un resserrement monétaire sans précédent dans son histoire depuis juillet.

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