
Le leader de Béziers, Jean-Michel Vidal, espère que ses joueurs pourront trouver un chef de groupe capable de relancer l’équipe dans les moments difficiles. Dans tous les cas, une forte réaction est attendue.
Qu’avez-vous ressenti de votre défaite contre Provence Rugby 29-30 ?
Je suis et nous sommes tous, bien sûr, mécontents des résultats de l’équipe. Combien plus que nous souffrons toujours des mêmes lacunes : de ces erreurs inutiles qui donnent des points à l’adversaire alors qu’il n’y a pas le moindre danger, de beaucoup de fièvre dans le dernier quart-temps… Pas de mesure, encore, tout un tas de détails qui nous manquent. Bien sûr, nous ne sommes pas restés les bras croisés après la déception du match de rugby de Provence.
Qu’avez-vous dit aux joueurs ?
Il fallait d’abord reconnaître le mal. Après différents entretiens avec le staff et les joueurs, il s’est avéré que nous manquions de meneurs de jeu. Nous avons des meneurs en termes d’investissement et de combat, comme, entre autres, Jean-Baptiste Barrère ou Clément Bitz. Mais pendant les matchs, ils sont tellement occupés à craquer qu’ils ne peuvent pas toujours avoir la clarté nécessaire pour, dans les moments difficiles, insuffler un changement de tactique ou rassembler l’équipe. Nous avons besoin de quelqu’un de lucide, capable d’apporter de la rébellion en cas de besoin ou du calme lorsque les choses ne vont pas si bien. C’est aux joueurs de trouver ce leader. Nous n’avons plus le temps. Les joueurs et le staff connaissent le délai que nous leur avons fixé.
Qu’entendez-vous par délai ?
Il doit y avoir une forte réaction à Van, ce vendredi 18 novembre, et bien sûr, il faut rentrer chez nous au plus vite. C’est aux joueurs de se rebeller et de faire taire les esprits en deuil. L’équipe de direction, dans son ensemble, est derrière eux et soutient le personnel. C’est une réalité. Ce ne sont pas du tout des mots apaisants.
Et que dire aux fans mécontents des résultats ?
Plus que des critiques, ce groupe a besoin de soutien. Si notre attaquant a lâché 17 points en déplacement contre Rugby Provence, c’est uniquement parce qu’il était sur un jour sans. Cela arrive à tous les buteurs. Vous n’avez pas à lui en vouloir. Si une balle touche le poteau et entre, où serait la controverse ? Je veux entendre la colère et la frustration que nous partageons tous. Mais peut-on dire que cette équipe qui a marqué cinq essais dans le rugby provençal ne vaut rien ? N’est-ce pas la même chose qu’il obtienne des points dans huit matchs sur dix ? Il suffit d’un clic, c’est évident. Maintenant, nous devons le défier et finalement la roue tourne en notre faveur. Nous devons transformer nos petites défaites en grandes victoires.
Vous avez aussi longuement échangé avec Patrice Colazzo qui était là cette semaine à l’invitation de son ami Pierre Caillet. Qu’en est-il advenu ?
Son discours à notre équipe est vraiment loin des critiques que nous entendons. Même si, après tout, certains sont justifiés. Il a ajouté que contrairement à de nombreuses formations avec des budgets plus importants, nous avons un parcours intéressant et les bons joueurs pour le pratiquer. 20 matchs et 100 points à jouer. Alors réagissons !
Le maire a rencontré les joueurs ce mardi 15 novembre. Pour quelles raisons ?
Il voulait vraiment leur parler. Il devrait également les accompagner jusqu’à Vannes. Cela prouve que nous sommes tous derrière l’équipe.
Vous vous inquiétez de la suite ?
Lorsque nous sommes arrivés après l’épisode de la prise de contrôle du club par des investisseurs émiratis, l’ASBH était bien plus menacée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Les joueurs étaient divisés en deux groupes, le staff également. Nous avons ramassé les morceaux. Tout le monde, entraîneur et joueurs, a tout fait pour maintenir le club en Pro D2. Beaucoup de joueurs qui ont vécu cette époque sont toujours là. Je leur fais confiance, ainsi qu’à ceux qui sont arrivés entre-temps, pour rectifier la situation.