
Les uns après les autres, le fournisseur doit mener à bien des projets sur plusieurs fronts. Sur le terrain En 2022, OVHcloud a déployé principalement des bases de données gérées, 12 SGBD au total, et a complété son portefeuille dédié aux charges de travail IA.
Aux AI’ Notebooks (Jupyter, VS Code et bientôt Matlab) et aux services AI Training, AI Deploy a été ajouté, actuellement disponible en version bêta. La disponibilité générale de cette solution d’inférence de modèles à partir de conteneurs Docker est prévue pour le 3 avril 2023.
Plus tard cette année, OVHcloud prévoit de commercialiser une place de marché qui hébergera des modèles pré-entraînés, dont ceux des startups Gladia et Voxist. Notebooks, Training et Deploy AI sont compatibles avec Conda, PyTorch, TensorFlow, Scikit-learn, Fast.AI et la plateforme Huggingface. Le fournisseur souhaite également mettre à disposition “des tranches GPU pour aider à améliorer le coût de l’apprentissage”, selon Thierry Souche, CTO d’OVHcloud, lors de l’événement Very Tech Trip, qui s’est tenu le 2 février à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris.
En matière de résiliation, OVHcloud envisage plusieurs modes d’utilisation, selon les usages et le nombre d’appels API. Il s’agit également de rendre possible “l’exécution de modèles sur plusieurs GPU” et de les mettre en place.
Cela ne suffit pas pour créer une plateforme de traitement de données. C’est pour cette raison que le fournisseur a repris ForePaaS en avril 2022. Cette startup française spécialisée dans l’analytique a commencé par développer un moteur ELT/ETL pour enfin proposer un PaaS analytique à ses clients.
Sans mettre fin à la disponibilité de cette solution dans d’autres clouds (la plateforme ForePaaS peut être déployée sur AWS, Microsoft Azure, GCP ou OVHcloud), le fournisseur vise à découpler et enrichir ces fonctions pour proposer sa propre collection de services PaaS. OVHcloud adaptera la brique ELT/ETL de ForePaaS qui sera disponible en alpha en août 2023. Il y aura une cinquantaine de connecteurs. Cette solution de collecte et d’ingestion de données complétera le service à la demande Apache Kafka et complétera les bases de données gérées, les outils de surveillance, les services de traitement Apache Spark et les solutions d’IA.
Une maison du lac open source en préparation sur OVHcloud

Mais il manque encore les briques clés pour compléter cette collection. L’un d’eux n’est rien d’autre qu’une maison du lac open-source “hautement personnalisable”, dont la première version devrait être accessible “au cours de l’hiver 2023”. Les premières illustrations suggèrent une interface de type Snowflake. La première étape consistera à rechercher des données relationnelles situées dans des instances de stockage d’objets compatibles S3. L’équipe derrière ForePaaS développe également un outil de visualisation de données “à la Apache SuperSet ou à la Metabase” (les deux outils de visualisation Ed open source), ainsi qu’une interface “no-code” afin d’être facile à utiliser pour les analystes de données. .
Courant 2023, OVHcloud souhaite également pouvoir transférer ou exposer des données à des outils tiers, qu’ils soient hébergés sur son cloud ou non. Dans un diaporama lors de l’événement Very Tech Trip, le fournisseur évoque Tableau, Dataiku, ALEIA ou encore Qlik. « Si vous n’aimez pas notre dataviz, nous serons ouverts aux solutions leaders du marché », promet Thierry Souche. Ce sera également vrai pour Lakehouse, si des éditeurs comme Snowflake, Databricks ou encore Dremio sont prêts à suivre le fournisseur français.
En parallèle, OVHcloud améliore le stockage objet. Fin octobre dernier, elle annonçait la disponibilité en bêta de Cold Archive, un niveau (très) “froid” pour le stockage objet compatible S3 (les données sont stockées sur des bandes physiques IBM). D’ici deux mois, il proposera une réplication asynchrone et interrégionale des compartiments, ainsi qu’un système de gestion des politiques de déploiement et d’accès. De plus, les bases de données SQL seront plus facilement intégrées à ce service.
Une nécessaire refonte de la pile technologique
Avec MagIT, Thierry Souche rapporte qu’OVHcloud revoit l’ensemble de sa pile technologique pour supporter ce PaaS, ainsi que ses services de cloud public. « Au début, on voyait un OVH très verticalisé, très étouffé. Je n’y étais pas, mais j’observe le résultat : le rack est optimisé “aux petits oignons” à tous les niveaux pour répondre aux enjeux de l’hébergement, du web, du bare metal”, précise-t-il.
Aujourd’hui, avec l’objectif d’attirer les grands comptes et les administrations vers le cloud français, les enjeux ne sont plus les mêmes. “Il faut complètement ‘platformiser’ OVHcloud. C’est un travail en cours, ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais on a des bases solides”, assure le CTO.
Octave Klaba, président du conseil d’administration d’OVHcloud, a révélé lors de la conférence que l’entreprise investit 1 milliard d’euros dans 80 services de cloud public disponibles ou en développement.
“Nous n’avons pas les ressources humaines de nos concurrents américains. On essaie d’aller le plus vite possible tout en gardant l’ouverture de notre cloud”, se défend Thierry Souche.
Au-delà de l’utilisation considérable des technologies open source, cette ouverture est également à prendre au pied de la lettre. Lors de son événement, le fournisseur a présenté les futures évolutions de son service managé Kubernetes, qui peut être déployé dans le cloud, sur site ou avec d’autres fournisseurs de cloud.
Force est de constater qu’OVHcloud est bien conscient qu’il ne peut se passer des trois géants du marché s’il veut convaincre de grands comptes internationaux. “Nous avons des clients qui ont des besoins complexes et multiples. Bien sûr, ils sont déjà fournis par l’un des leaders du marché. Je dois m’assurer que nos services puissent être connectés et intégrés avec les technologies de ces acteurs », précise Thierry Souche. Cependant, OVHcloud se démarque par son offre souveraine et ses services certifiés SecNumCloud. Une spécificité qui commence à intéresser les entreprises, même américaines.