
Le circuit de Brno, malgré son énorme popularité auprès de tous les Tchèques, n’était pas au programme à partir de 2021. Si l’on peut comprendre la réticence de la direction à refaire tout le parcours, c’est néanmoins bien dommage pour la Coupe du monde, dont Masaryk fait partie intégrante depuis plus de 50 ans. Cet épisode fait suite à celui d’hier qui traitait de l’histoire du marquage routier et des débuts du Grand Prix.
Les pistes routières n’étaient plus populaires au début des années 1980. Ainsi Brno a été délaissé par le monde pendant quelques années, le temps de construire une route fermée. Pour la petite histoire, le Grand Prix ne s’arrête pas là et un Français, Paul Bordesil y gagne en 1985. La FIM annonce le retour de Brno pour 1987, dans la configuration que l’on connaît aujourd’hui.

La plus grande victoire de Pedrosa ? C’est une conversation. Photographie : Vivek Shah
Ce bijou, parlons-en. Très subjectivement, nous pensons que c’est l’une des plus belles au monde, du moins de celles utilisées par le championnat du monde moto. Il a toutes les caractéristiques d’un parcours long, à savoir du dénivelé, des virages qui offrent de belles possibilités de dépassement, et surtout, remarquablement, pas de goudron.. Un véritable circuit old-school, sans virages serrés, épingles à cheveux et autres fioritures “Tilkesques”. De plus, la nature environnante lui donne beaucoup de cachet.
1987, c’est aussi son grand retour 500cc : Face à tant de risques, la classe n’avait pas disputé de Grand Prix depuis 1977. Après une absence en 1992, Brno revient en 1993, cette fois dans son nouveau format. la République tchèque remplace la Tchécoslovaquie après le fameux « Divorce de velours ». De grands moments ont jalonné l’histoire de l’événement, mais il y en a trop pour tous les énumérer. Confus, citons sa dominance Max Biaggiqui avec sept victoires dans la forêt de Brno égale Giacomo Agostini. Impossible de ne pas mentionner sa roue folle à l’issue de la course 500cc en 1998. Sept succès c’est aussi le total de Valentino Rossiqui y a remporté sa première course en carrière, catégorie 125cc en 1996.

Brno, au cœur de l’Europe centrale, est idéale pour les Hongrois, qui ont également eu un Grand Prix il y a quelques décennies. Ici, les grappes naturelles en 2012.
côté français, Randy de Puniet (2003), Alexis Masbou (2014) et Johann Zarco (2015) ils ont tous remporté au moins une course, ce qui en fait un endroit particulièrement indulgent pour les pilotes français, par rapport aux autres circuits mondiaux. On pourrait aussi parler de la bataille spectaculaire entre Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa en 2012, ainsi que cette victoire choc de son Cal Crutchlow sous la pluie en 2016, le premier par un Britannique depuis lors Barry Sheen en Suède, il y a 35 ans ! Pas terminé: Souvenez-vous également du triomphe de Brad Binder en 2020, le premier succès de KTM en GP.
En général, rappelez-vous Karel Abraham, pilote courageux s’il en est, dont le père est l’actuel propriétaire de la piste. Pendant longtemps, elle a été le fer de lance du pays sur les pistes, et elle ne le méritait pas comme nous l’avons vu dans un précédent article. Nous pensons qu’il est vraiment dommage que le MotoGP ne soit plus établi en République tchèque, car c’est le deuxième endroit le plus visité (51 fois), juste derrière Assen avec ses 73 représentations. De plus, le public répond toujours présent. En 2019, Brno s’est classée cinquième parmi les Grands Prix les plus attractifs, avec pas moins de 186 793 téléspectateurs du week-end. Seul Chang (226 655), le Mans (206 323), la Sachsenring (201 162) et Spielberg (197 315) s’en sont mieux sortis.
S’il vous plaît, rendez-nous Brno ! Le circuit vous manque aussi ? Dites le nous dans les commentaires!

On peut dire que les peintures d’AB Cardion d’Abraham étaient tout simplement merveilleuses. Photo: Matthieu Pelletier
Photo de couverture : Michelin Motorsport