
A 39 ans, Sergio Parisse, cinq Coupes du monde et 142 sélections pour l’Italie, est le dernier monstre vivant du match. Pour nous, il analyse le prochain Italie-France et se projette sur la fin d’une carrière qui s’étend sur deux décennies…
Quel est le vrai niveau de cette équipe italienne ?
Il a fait de réels progrès ces derniers mois et a désormais montré qu’il pouvait régulièrement battre de grands pays à ce jeu, comme il l’avait fait l’an dernier contre le Pays de Galles (22-21) ou l’Angleterre, l’Australie (28-27). Le rugby italien récolte aujourd’hui les fruits d’une superbe génération des moins de 20 ans qui enchaîne les bons résultats chez les jeunes. En clair la squadra azzura montre aussi une belle image et est agréable.
Ces résultats encourageants sont-ils excitants dans votre pays ?
La passion du rugby a toujours existé en Italie. Mais il faut le nourrir et cela ne peut se faire qu’avec de bons résultats… Le rugby italien est peut-être au début d’un très bon cycle. En tout cas, nous sommes nombreux à le croire. […] Après tout, qui aurait cru que l’équipe de France, à l’arrivée de Fabien (Gaultier) il y a trois ans, serait aujourd’hui l’une des meilleures équipes du circuit, sinon la meilleure équipe du monde ? Le rugby italien est plein d’énergie, plein d’espoir.
Le jeu de la sélection italienne a-t-il évolué ces dernières années ?
Beaucoup, oui. Avant, nous étions une équipe dure et agressive et nous nous concentrions essentiellement sur la lutte vers l’avant. Aujourd’hui, l’équipe italienne produit un jeu complet, dynamique et possède des “X-factors” intéressants dans les trois quarts de sa ligne, à commencer par Ange Capuozzo.
Que pensez-vous du XV de France ?
L’équipe de France est à mes yeux la grande favorite de ce Tournoi des 6 Nations. Cela me semble même évident, surtout avec la Coupe du monde qui se profile derrière la porte. Cette sélection tricolore dégage une puissance collective impressionnante, un sentiment de domination en toutes circonstances et un mental de fer. […] Les Français ont participé au dernier Tournoi des 6 Nations : l’an dernier, ils étaient un cran au-dessus des autres.
Vous ne faites pas partie du groupe sélectionné par l’entraîneur national Kieran Crowley. Te reverrons-nous un jour avec l’équipe d’Italie ?
Je n’ai pas abandonné ma carrière internationale. Je pense que je suis toujours sur le radar et si le coach m’appelle, je serai ravi de répondre. D’ici là, j’essaie de me concentrer sur les choses dans lesquelles je suis bon, ma forme physique, mon mode de vie, mes performances…

Sergio Parisse aura connu deux clubs français dans sa carrière, Stade de France et Toulon.
En septembre prochain, vous aurez 40 ans. Comment gardez-vous la forme ?
Mon mode de vie est déjà très strict. J’essaie aussi d’être intelligent sur les dépenses énergétiques : je ne surcharge pas mes semaines d’entraînement et j’essaie de ne pas surjouer sur le court.
Est-ce votre dernière saison ?
Oui. Je terminerai en juin prochain. Et cette fois, c’est sûr ! (rires) Je sais qu’il y aura, après vingt ans dans le rugby professionnel (il a débuté sa carrière à Trévise en 2002, ndlr), des moments difficiles. Je sais que le rugby va me manquer et j’essaie de m’y préparer maintenant, histoire d’aborder cette période de ma vie dans les meilleures conditions possibles.